TJM signifie taux journalier moyen (ou encore tarif journalier moyen). C’est la somme que vous facturez à votre client pour une journée de travail. Pour faire court, cela répond à la question : « Combien d’euros vaut votre travail par jour ?
Et, bien entendu, cela ne doit surtout pas se faire au doigt mouillé… Pour vous y aider, nous vous proposons quelques pistes ainsi qu’un simulateur vous permettant de faire vos projections de la façon la plus précise qui soit.
Dans le milieu des freelancers, on trouve généralement trois modes de facturation :
- La facturation au forfait. Vous déterminez un prix pour une prestation avec votre client. Exemple : la création d’un logo. L’inconvénient, c’est que si la mission vous prend plus de temps que prévu, vous n’êtes pas payé davantage.
- La facturation à l’abonnement. Vous proposez au client de régler un tarif qui lui permet de bénéficier d’un ensemble de prestations valables pour une période donnée — par exemple un mois.
- Le TJM enfin, qui s’applique à un nombre varié de profession freelance : développeur, graphiste, consultant, formateur, etc.
Comment se fixer un (bon) TJM ?
Pour fixer votre TJM, vous devez regarder ce qui se fait autour de vous. La réalité du marché sera votre guide le plus sûr.
Un TJM trop haut, et vous faites fuir des prospects qui pourtant auraient apprécié vos services.
Un TJM trop bas, et votre chiffre d’affaires est plombé, vos projets s’arrêtent en cours de route, voire pire…
Comment trouver le juste milieu ? En prenant en compte trois données.
Votre domaine professionnel
Votre tarif journalier va dépendre du type de profession que vous exercez. En fonction du marché, certains profils de freelance sont très recherchés et les clients sont prêts à payer le prix fort pour bénéficier de leurs services.
Ne soyez pas surpris de voir des métiers facturer beaucoup plus cher que d’autres.
Pour connaître les TJM en cours dans votre domaine, vous pouvez procéder selon deux approches :
- Faire une recherche internet pour repérer l’existence éventuelle d’informations (sondages ou études) indiquant le montant moyen des TJM ;
- Aller sur des plateformes freelances qui pratiquent habituellement le TJM et effectuer des comparaisons.
Votre spécialité
Outre le métier, si vous possédez une compétence plus pointue, vous pouvez la mettre en valeur. Surtout s’il s’agit d’une expertise prisée. Par exemple : copywriter très au fait des cryptomonnaies.
❗ Veillez toutefois à ne pas restreindre votre champ d’action à cause de votre spécialisation. Vos clients doivent comprendre que votre expertise ne vous empêche pas d’effectuer d’autres types de mission.
L’expérience
Autre point, et non des moindres : votre expérience. Elle affecte le montant de votre TJM dans des proportions non négligeables.
Il n’existe pas de grilles officielles pratiquées pour les métiers du freelance, mais on observe environ 4 degrés ;
- Moins de 2 ans d’expérience dans votre activité : vous avez le niveau junior ;
- Entre 2 ans et 5 ans d’expérience : vous avez le niveau confirmé ;
- Entre 5 ans et 10 ans d’expérience : vous pouvez pratiquer des tarifs seniors ;
- Plus de 10 ans : vous pouvez vous déclarer expert dans votre domaine.
Autre point qui ajoute du poids à votre expérience : vos références, la qualité et la notoriété de vos clients influent également sur le montant de vos prestations.
La durée de votre prestation
Un client qui vous paie pour une période prolongée vous épargne de devoir chercher d’autres clients et d’autres contrats. En somme, il vous facilite les choses. Vous perdez moins de temps sur des activités qui ne sont pas rémunératrices directement.
En échange, votre client appréciera de voir que vous abaissez votre TJM, car il vous fait gagner du temps (et donc de l’argent).
Fixer un TJM en fonction de vos besoins et de vos objectifs
Jusqu’à maintenant, nous avons vu comment délimiter une fourchette de taux journaliers communément acceptés et en accord avec la réalité du marché.
Il reste cependant un critère essentiel qu’il faut désormais développer : vos objectifs de revenus ainsi que vos charges diverses. Le but est de dégager quatre points qui servent à bien estimer votre TJM, qui sont :
- Le montant de rémunération nette que vous visez ;
- Vos frais de fonctionnement ;
- Vos charges sociales ;
- Le montant de vos impôts.
Quelle est rémunération nette visez-vous ?
C’est le premier point à aborder pour définir votre TJM : combien voulez-vous gagner ? Est-ce que ce montant vous permettra de vivre correctement, voire confortablement ?
Vous pouvez par exemple, si vous étiez salarié, prendre comme élément de comparaison votre ancien salaire net. Votre premier objectif sera alors d’atteindre un montant équivalent. Ou alors, vous pouvez déterminer la somme à générer pour couvrir largement tous vos besoins.
Quel est votre temps de travail ?
Le temps, c’est de l’argent.
Le temps passé au travail vous rapprochera plus ou moins vite de vos objectifs de revenus.
D’abord, posez-vous la question de savoir combien de jours vous entendez travailler chaque mois.
Ensuite, voyez combien de jours ou d’heures vous pouvez passer sur votre activité de freelance par semaine. Faites-vous une semaine “classique” de 5 jours travaillés ? 35 heures hebdomadaires ?
Pensez également au nombre de jours de congés (en moyenne) pour chaque mois.
Vous pouvez procéder ainsi.
Mettons que vous souhaitez travailler 5 jours par semaine et prendre 5 semaines de congé chaque année. Cela reviendra à travailler :
- 5/7 x 30,4 (ce dernier chiffre représente le nombre de jours par mois en moyenne) = 21,71 jours.
- Auquel il faut retrancher les 5 semaines de congés : (5 x 7)/12 = 2,90 jours mensuels de congé.
- En fin de compte, le nombre de jours que vous travaillerez sera 18,81 jours, arrondis à 19 jours mensuels par mois.
Enfin, dernier point loin d’être négligeable : parmi ces 19 jours mensuels, vous devez déterminer le nombre de jours pour lesquels vous ferez un travail non facturé.
➡ Il s’agit de toutes les tâches nécessaires au maintien et au développement de votre activité :
- les tâches administratives ;
- la recherche de prospects et le démarchage ;
- les formations.
Certes, dans l’absolu, ces temps vont vous rapporter de l’argent, mais pas de façon directe : c’est bien du travail non facturé.
Ainsi, reprenant notre exemple : sur 19 jours travaillés, 2,5 jours ne seront pas facturés. Votre temps de travail facturé mensuel sera de : 19 – 2,5 = 16,5 jours.
Quelles sont vos dépenses de fonctionnement ?
Les charges et autres dépenses obligatoires liées à votre activité sont un autre pan à prendre en compte pour déterminer votre TJM.
Commençons par les dépenses de fonctionnement. Elles représentent une somme de votre chiffre d’affaires à exclure de votre revenu. Cela peut être par exemple :
- Les frais de location d’un bureau ou tout lieu de travail ;
- Les abonnements professionnels divers ;
- L’achat de matériel
- Les formations
- etc.
Quelles sont vos charges sociales ?
Les charges sociales vous permettent de bénéficier de la protection sociale. Vous devez vous en acquitter auprès de l’Urssaf.
En fonction de votre statut, vous aurez à payer des montants différents.
➡ En tant qu’auto entrepreneur, vous verserez le montant le plus bas. En moyenne, l’ensemble des cotisations tournent autour de 22 % de votre chiffre d’affaires.
✅ Si vous avez droit à l’Acre (Aide à la création ou à la reprise d’une entreprise), vous êtes exonéré de cotisations sociales pour la première année d’activité de votre micro entreprise.
➡ Si votre activité appartient aux autres statuts (SASU, EURL, EI, portage salarial), les charges sociales atteignent en moyenne les 45 % du chiffre d’affaires — une part importante à ne pas négliger dans vos calculs
En reprenant notre exemple, en auto entreprise avec 16,5 jours facturés par mois, on peut prévoir le chiffre d’affaires, le revenu et les charges mensuelles.
Le chiffre d’affaires mensuel = TJM x 16,5
Les charges sociales par mois : 22 % x (TJM x 16,5)
Supposons des dépenses professionnelles mensuelles de 300 € par mois : le revenu mensuel après avoir déduit les charges :
Revenu = (TJM x 16,5) – (22 % x [TJM x 16,5]) – 300
Quel est le montant de votre imposition ?
Enfin, il reste à déterminer le montant de votre impôt sur le revenu.
Pour calculer l’abattement forfaitaire, vous devez indiquer le type de votre activité afin de déterminer votre taux :
- 71 % du CA pour l’achat/vente ;
- 50 % pour les activités BIC (bénéfices industriels et commerciaux)
- 34 % pour les activités BNC (bénéfices non commerciaux) telles que les professions libérales et la plupart des métiers freelance.
Résultat : votre TJM
Il ne tient plus qu’à vous de calculer le montant de votre TJM en prenant en compte l’ensemble des points abordés ici.
Nous vous conseillons de faire plusieurs estimations, à l’aide de notre simulateur, et de les comparer à l’aide d’un tableau. À vous ensuite de faire votre choix : en dernière instance, c’est vous qui décidez, vous êtes libre — et c’est tout l’intérêt du free lance !